Vauban, le quartier de la Mémoire (Quatrième Partie) !

La rue Vauban s’étend depuis le square Gaudner jusqu’à l’entrée d’Illzach. En longueur ça fait au bas mot 1,4 km, depuis le square jusqu’à la D430, l’entrée nord de Mulhouse… Donc une sacrée longueur comparée aux autres rues, qui lui a valu lors de sa construction en 1871 le titre d’ « Avenue ». L’Avenue Vauban, c’est cette longue route qui mène à Illzach, et que depuis les cartographes nomment D20 sur leurs cartes. C’est une route départementale en plein centre-ville !

 

A quoi ressemble cette rue ? Eh bien, c’est simple, on dirait un alignement d’immeubles anciens, en parallèle. Vous savez, ces vieux immeubles au parquet qui craquouille, aux escaliers qui grincent… et aux façades ternies par les années. Voilà les HLM de l’époque industrielle, mes amis ! De bons logements spacieux, hauts de plafond, avec cave, greniers, jardins privatifs. Le grand standing en fait. Le tout à taille humaine.

C’est que le quartier a été construit pour loger les ouvriers des usines de cette époque. Avec un peu d’humour, on pourrait dire que cette rue était le dortoir du Manchester Alsacien ! Mais il n’y logeaient pas que des besogneux bas de plafond ! On y trouvait pèle-mêle des architectes, des petits mecaniciens de précision, des comptables et des fonctionnaires de l’administration, des marchands  de vin, de charbon, des commerçants. Et puis des artisans. Boucher, Boulanger.

Les jours de marché, tout ce beau monde se réunissait sur la place au milieu du quartier. Il faut s’imaginer la scène, dans une ville qui ne connaît pas encore le canal couvert et son marché gigantesque, un petit coin de Mulhouse qui vibre dans le bruit des conversations en alsacien, des roues des chariots qui « ratzt » sur les pavés, les chevaux qui tirent des cargaisons de tonneaux de bière, de vins fins, d’huile, d’eau minérale et de lait. Les paysans venant par le Nord depuis Illzach et au-delà… pour apporter leurs poireaux, choux, patates, et les oranges de Village-Neuf !